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29/06/2020

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Demain, les transactions immobilières se feront-elles en ligne ?

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La pandémie de COVID-19 a bouleversé  notre quotidien, changé nos façons de travailler, poussé les organisations, quel que soit leur secteur d’activité, à s’adapter. Pour de nombreuses entreprises, la crise sanitaire à laquelle nous devons aujourd’hui faire face est l’occasion de se repenser, de se réinventer. 

Et si, demain, le monde de l’immobilier  s’en sortait profondément modifié ? Et si sa digitalisation s’en trouvait accélérée ?


Le secteur de l’immobilier n’a jamais fait figure de  précurseur en matière de digitalisation. « Bien que l’on voie apparaître de plus en plus de start-up actives dans l’immobilier au Luxembourg – on compte 60 PropTech sur le territoire grand-ducal –, le monde de l’immobilier, de manière générale, reste encore très conservateur », reconnaît Laurent Rouach, CEO d’Eliacin et fondateur de LuxPropTech. Pour l’heure, la digitalisation du secteur immobilier se limite ainsi aux premières étapes d’acquisition ou de location d’un bien. « Il existe en effet beaucoup de portails de recherche sur le web et certaines agences proposent des visites virtuelles de biens. Mais on en reste là. Or, c’est l’ensemble du parcours immobilier qui pourrait être digitalisé, de la recherche du bien, en passant par son estimation, sa visite, sa négociation, jusqu’à la signature de l’acte de ventecommente Laurent Rouach. D’autres pays, comme la France ou la Belgique par exemple, sont beaucoup plus avancés dans ce domaine. »


Disruption difficile

Comment expliquer ce « retard » au Luxembourg ?  « Le Grand-Duché dispose d’un marché immobilier explosif, qui se porte très bien car la demande est beaucoup plus importante que l’offre disponible. Il n’y a donc pas de réelle requête de la part des consommateurs pour une transformation digitale du secteur », analyse Jean-Nicolas 

Montrieux, Partner & COO d’INOWAI.

En outre, le monde de l’immobilier affiche  une certaine résistance au changement. « Pour de nombreux agents, les solutions digitales sont davantage vues comme une menace, comme des outils qui, à terme,  les remplaceraient, plutôt que comme une opportunité de développer leur business », poursuit Jean-Nicolas Montrieux. 

Enfin, le secteur de l’immobilier se montre très réglementé  au Luxembourg. « Pour certaines démarches, telles que l’enregistrement des actes, on en est encore à l’âge de pierre, regrette Laurent Rouach. Dans ce contexte, les acteurs disruptifs, tels que les PropTech, qui proposent de nouvelles solutions et approches du métier, ont du mal à émerger. » 


Entre blockchain et visites virtuelles

La crise sanitaire liée au COVID-19 a néanmoins  forcé les acteurs à prendre conscience de l’importance de travailler autrement, de s’appuyer sur de nouvelles solutions, digitales cette fois. « La crise nous oblige à fonctionner différemment, instaure de nouvelles manières de travailler, crée d’autres habitudes, indique Jean-Nicolas Montrieux. Et finalement, on se rend compte que ce n’est pas si mal, voire mieux ! » 

L’ensemble du parcours d’acquisition ou de location  d’un bien pourrait ainsi, à l’avenir, être digitalisé. « On peut imaginer développer des portails immobiliers qui offrent une recherche plus ciblée en partant des propres besoins du client, utiliser la réalité augmentée afin d’offrir des visites virtuelles, signer électroniquement un mandat, un compromis ou un acte de vente avec une même valeur juridique, rendre publics les prix des ventes immobilières pour autonomiser acheteurs et vendeurs ou encore intégrer la technologie de la blockchain au cadastre afin d’en fluidifier l’accès et réduire les intermédiaires, illustre le CEO d’Eliacin. Ce sont là quelques pistes de transformation du secteur. »


L’agent comme conseiller

Offrir la possibilité aux acquéreurs et locataires de  réaliser en ligne (presque) toutes les démarches et formalités d’achat ou de location de leur bien présente divers avantages. « Digitaliser ainsi le parcours immobilier, c’est standardiser davantage les processus et donc augmenter notre productivité et la qualité de ce que l’on peut offrir en tant qu’agent. En outre, cela permet aux propriétaires, aux acquéreurs et aux locataires d’accéder aux informations requises de manière plus transparente et plus rapide », précise 

Jean-Nicolas Montrieux.

Le lien humain reste néanmoins primordial  dans la recherche d’un logement, de par l’émotion que celle-ci provoque. La digitalisation n’entend pas le supprimer. En s’appuyant sur les processus digitaux mis en place, en se libérant de certaines tâches, l’agent immobilier peut alors mieux se concentrer sur son rôle d’accompagnateur. « Il pourra ainsi mieux conseiller ses clients, leur apporter ses compétences sur des questions plus pointues, en matière de fiscalité, de charges, de développement du quartier, d’aménagement, etc. La technologie doit être l’alliée de l’agent », commente le Partner & COO d’INOWAI. 


Le coup de pouce nécessaire de l’État

Cette transformation digitale du secteur immobilier  pourrait se voir accélérée au sortir de la crise. D’une part, parce que les acteurs du monde de l’immobilier auront commencé à en faire l’expérience. D’autre part, parce que les consommateurs auront certainement pris conscience de l’intérêt de pouvoir s’appuyer sur un parcours en ligne. 

« Si les consommateurs peuvent pousser le secteur  à évoluer dans cette direction, le législateur aura lui aussi un rôle à jouer, notamment en adaptant les démarches administratives et légales, souligne Laurent Rouach. En Grande-Bretagne, par exemple, le ministère du Logement a nommé un conseil d’experts dédié à la 

transformation digitale de l’immobilier en s’appuyant  sur les property technologies. Au Luxembourg de s’en inspirer et de prendre conscience de l’importance de 

faire évoluer le secteur. »


Article tiré du magazine NOW. Retrouvez tout le dossier sur www.inowai.com/parutions-now

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